Les étapes de fabrication d’un vaccin
Le lundi 21 décembre 2020, l’Agence Européenne du Médicament (EMA) a validé le vaccin Pfizer-BioNTech contre le Covid-19. La campagne de vaccination en Europe devrait donc débuter très rapidement. Afin de mieux comprendre comment ce vaccin a été produit, il est utile de revenir sur le procédé de fabrication des vaccins.
Première étape : identification de la maladie.
Il est dans un premier temps primordial d’identifier la maladie ainsi que ses symptômes. Dans le cas du Covid, la description des symptômes a débuté en décembre 2019, et c’est fin janvier 2020 que son code génétique a été séquencé.
Deuxième étape : production de la substance active du vaccin.
Cette étape est cruciale puisqu’il s’agit de déterminer le type de vaccin le plus adapté, ainsi que s’assurer qu’il sera inoffensif. Les vaccins ont deux bases possibles : un germe vivant, mais atténué, ou bien un germe inactivé. Le germe désigne le virus, la bactérie ou le parasite pour lequel on cherche un vaccin. L’objectif est d’isoler et de traiter l’antigène qui sera utilisé pour le vaccin.
Pour ce faire, il faut tout d’abord constituer une banque des germes en question. Ces derniers sont mis en culture avec un soin particulier apporté à la durée, température, pression, aération de leur milieu. Les antigènes produits sont ensuite récoltés, et grâce à des procédés tels que la centrifugation sont séparés de leurs impuretés et concentrés. Lorsque c’est nécessaire, la substance antigénique peut être inactivée par la chaleur ou des agents chimiques. Ce faisant, il s’agit de conserver les propriétés immunologiques de la substance, c’est-à-dire sa capacité à stimuler la production d’anticorps par le système immunitaire sans déclencher la maladie. Ensuite est étudiée la question de la valence antigénique, c’est-à-dire de l’efficacité du vaccin selon le nombre d’anticorps capables de neutraliser l’antigène. Puis des tests sont effectués en laboratoire et sur les animaux. En dernier lieu, les essais cliniques sur l’être humain permettent de déterminer l’efficacité du vaccin sur l’humain.
Troisième étape : la production pharmaceutique
Il y a ensuite le procédé de formulation, consistant en l’ajout d’adjuvants, utilisés pour améliorer l’efficacité du vaccin, de conservateurs ou de stabilisants. La mise en flacon ou en seringue du vaccin de façon stérile suit cette étape. Lorsque cela est nécessaire et afin de transformer le produit en poudre, la lyophilisation de la substance est appliquée, ce qui en retire l’eau. Puis a lieu le conditionnement, c’est-à-dire l’étiquetage et la mise en boîte sous forme de lots du vaccin produit. Une dernière étape de validation est mise en place, puisque deux contrôles s’effectuent. L’un est fait par l’industrie pharmaceutique, le second par une autorité indépendante : l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). En toute fin, les lots de vaccin sont livrés aux établissements de santé et commercialisés.
Qu’en est-il de la rapidité de production ?
En temps normal, il faut compter entre 6 et 22 mois pour produire un vaccin. En ce qui concerne le vaccin anti-covid, le nombre de scientifiques et de ressources s’étant penchés sur le sujet a permis une fabrication rapide de la substance.
Sources :